Le 16 mai 2011

À la manière Samoisette

Bruno LEvesque

La première rectrice de l'UdeS

C'est une Montérégienne d'origine qui est devenue la première rectrice de l'Université de Sherbrooke le 1er juin 2009. La professeure Luce Samoisette est née à Saint-Jean-sur-Richelieu et après ses études collégiales au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu, elle entre à l'Université de Sherbrooke et obtient le grade de bachelière en droit en 1981, le diplôme de droit notarial en 1982 et complète une maîtrise en fiscalité en 1985. Récipiendaire d'une bourse d'excellence de la Chambre des notaires du Québec, Luce Samoisette poursuit sa formation à l'Université de Toronto jusqu'à l'obtention, en 1993, d'une maîtrise en droit. La même année, l'Université de Sherbrooke l'embauche comme professeure de droit fiscal. Rapidement invitée à s'engager dans la gestion facultaire, Luce Samoisette devient vice-doyenne à l'enseignement en 1996. Son engagement évolue ensuite vers la gestion universitaire. Ainsi, dès 1998, elle s'engage à titre de secrétaire générale de l'Université. Puis, en 2001, elle accepte d'occuper les fonctions de rectrice adjointe et de vice-rectrice à l'administration jusqu'en 2007. À compter de juillet 2007, elle est professeure à la Faculté d'administration, au Département de sciences comptables et de fiscalité.

En poste depuis un an, la rectrice Luce Samoisette a tenu à livrer ses premières impressions sur cet exercice exigeant mais combien stimulant que fut le Forum, point culminant du processus de planification stratégique.

« Nous avons vécu ensemble un moment privilégié et inoubliable, a commenté la rectrice au terme du Forum qui s'est tenu le 10 mai. Un temps d'arrêt qui permet de dire et d'entendre ce qui orientera l'Université de Sherbrooke pour les années à venir. Mieux, la matière qui servira à produire les plans d'action qui baliseront notre développement. »

Le Forum est le point pivot d'un processus amorcé à l'automne 2009. Il vise à construire une vision commune de l'avenir de l'Université, dans le respect de valeurs partagées, pour réaliser une mission utile à la société toute entière.

Le pari de la collégialité

Le présent exercice prend sa source dans la réflexion que la future rectrice soumettait à la communauté universitaire en janvier 2009, dans le cadre de sa campagne au rectorat. « La planification stratégique est un outil de travail essentiel à la bonne gouvernance, expliquait-elle. Un tel exercice est valable en autant qu'il apporte des indications claires quant aux attentes, aux responsabilités octroyées, à la mesure du succès et aux cibles dans le temps. La planification stratégique devient un puissant levier d'avancement à condition d'être issue d'un processus qui permet aux membres de la communauté de s'y reconnaître et de savoir clairement où ils en sont quant à l'atteinte des objectifs. Porteur de grandes orientations, un plan stratégique doit être l'objet d'une communication constante pour son élaboration, son application et son évaluation. »

Pour tenir le pari de la collégialité, le processus de planification stratégique aura donné l'occasion à plus de 1000 personnes de s'exprimer lors de rencontres individuelles ou collectives, de groupes de discussion ou par le truchement d'un questionnaire Internet. Il aura également permis à quelque 350 membres de la communauté universitaire et partenaires de l'externe de participer à des ateliers dans le cadre du Forum universitaire.

De plus, 12 chantiers sectoriels ont été constitués afin d'alimenter une matrice de développement. Ces quelque 200 personnes s'appliquent à définir les visées stratégiques et les initiatives porteuses des prochaines années dans des domaines aussi cruciaux que la formation, la recherche, la création, la vie étudiante, les finances et les infrastructures, le recrutement, les ressources humaines, le développement international, la santé organisationnelle, etc.

« Je suis extrêmement fière de la confiance manifestée à l'égard de ce processus par autant de membres de notre communauté, indique la rectrice. Les personnes diplômées, les étudiantes et étudiants comme le corps pro-fessoral et les autres membres du personnel ont participé à un exercice exigeant mais que, visiblement, ils ont considéré important pour notre avenir collectif. »

Cette consultation revêt un caractère historique : « Jamais on a vu à l'Université de Sherbrooke une mobilisation de cette ampleur autour des questions liées à notre développement. »

Un document de planification à l'automne

La suite des choses sera déterminante et la rectrice ne se fait pas d'illusions. « C'est une tâche colossale que le comité de direction, appuyé par les doyennes et doyens et les directrices et directeurs des services et des instituts, devra accomplir dans des délais serrés. »

En effet, après avoir produit une première proposition de mission, valeurs et vision, à partir de l'ensemble de la matière générée par les rencontres et le Forum, il faudra mettre en forme le plan lui-même, qui devra être porteur d'orientations stimulantes. « L'effet global de cette matière, structurante et organisée en une matrice de développement, sera de donner à l'Université un guide qui encadrera son développement, favorisera les initiatives et permettra de prendre la mesure des résultats atteints. »

Arrivera le moment charnière de l'approbation par le conseil d'administration. C'est à compter de cette étape cruciale que le document pourra inspirer et guider les actions des diverses composantes de l'Université.

« Ce n'est pas une fin, mais un début », prévient la rectrice en parlant de la planification stratégique. Ce sera le moment de réaliser les projets porteurs, de produire en toute cohérence des plans d'action appuyés par une compréhension partagée de notre mission, de nos valeurs et de notre vision de l'avenir de l'Université.

Des résultats probants

Le travail n'est pas terminé mais la rectrice est déjà rassurée par des résultats qu'elle est heureuse de constater. « J'ai tellement rencontré de personnes qui, au cours du processus électoral, m'ont confié qu'ils souhaitaient que nous devenions de plus en plus transdisciplinaires dans notre offre de formation, dans la recherche et la création, que je suis ravie de revoir cette préoccupation bien vivante dans les résultats des consultations, aux côtés de la santé organisationnelle, du développement durable et de l'excellence. »

La rectrice s'est prononcée récemment en faveur d'un retour de la fierté que nous devons entretenir à l'égard du système d'éducation du Québec (voir texte page 17). Il va sans dire que l'effort consenti pour structurer le développement et consolider les acquis de l'Université de Sherbrooke s'inscrit dans cette ligne de pensée. « Réussir mon mandat, conclut-elle, sera de sentir que j'ai mobilisé la communauté dans une démarche qui consiste à organiser notre développement, pour assurer notre pérennité et celle de notre contribution à l'avancement de la société. »

Soyons fiers de notre système d'éducation

Extraits de l’allocution prononcée par la rectrice devant la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud le 28 avril 2010.

« L'éducation est le plus formidable moyen dont une société peut disposer pour faire avancer ses membres et c'est pourquoi je vous demande d'en devenir les ardents défenseurs. »

« Chaque jeune qui décroche est une perte pour toute la société. Regardez autour de vous et traquez ce fléau De notre système d'éducation. Vous avez réussi, vous avez fait des études, prenez un ou plusieurs jeunes sous votre aile et encouragez-les dans ce qui est sans doute le projet le plus important de leur vie, leurs études. En tant qu'employeurs, laissez-leur le temps de bien étudier. »

« Les universités sont le levier de développement le plus efficace parce qu'elles forment des personnes par l'enseignement et par la recherche. Les universités forment des personnes qui font que la société se développe et qui la remettent en question pour la faire évoluer. »

« Pour continuer notre travail, nous avons besoin que la société comprenne la valeur de notre contribution. La Révolution tranquille, en cinquante ans, a réussi à propulser le Québec à l'avant-plan dans plusieurs domaines. Cette étape de notre développement collectif a été alimentée par l'éducation. Le travail n'est pas terminé, il faut continuer. »

Extraits de l'allocution prononcée par la rectrice devant la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud le 28 avril 2010.

Forum universitaire 2010

Un effort de convergence

« Le forum a été très intéressant, commente Serge Jandi. Les échanges se sont faits à travers différentes sensibilités, mais ont permis de dégager un fond commun de valeurs que tout le monde aimerait rencontrer, afin de faire en sorte que ces valeurs ressortent et deviennent le dénominateur commun de l'Université. La journée a offert une prise de conscience d'un partage entre les différentes sensibilités que je trouve très intéressant. Quels que soient notre travail ou nos engagements, tous ont pu manifester un attachement à des valeurs afin que l'excellence domine dans la vision pour l'avenir. J'ai été surpris de la façon dont ça c'est déroulé : j'étais curieux de voir le délai imparti à chaque étape et la synthèse qui en serait faite, mais ça a été une très belle démarche. Les nombreuses idées exprimées sur Internet témoignaient d'une grande divergence, mais ce Forum a montré un effort de convergence, qui permet de voir de plus en plus comment le Plan stratégique va se dessiner. L'engagement des gens au cours de la journée a rendu l'exercice très profitable. »

Forum universitaire 2010

Des éléments rassurants pour la communauté étudiante

« Comme étudiante, il s'agit d'un exercice très profitable, considère Christelle Lison. Nous avons pu aborder de grandes thématiques, bien que nous ne puissions pas faire le tour de tout en une journée. Ça a permis de dégager des lignes communes aux différents types de personnes que l'on trouve à l'Université. Les rencontres de consultation se font souvent par catégories, alors que le Forum permettait de réunir tout le monde. On a pu découvrir des visions communes et moins communes. On a vu des éléments rassurants pour la communauté étudiante, comme l'importance consacrée aux savoirs fondamentaux et le souci de ne pas rechercher uniquement des pratiques qui rapportent de l'argent. On a senti que plusieurs groupes étaient solidaires face au manque de financement et que plusieurs n'envisageaient pas uniquement d'augmenter la facture des étudiants pour régler le problème. On a aussi souligné l'importance des partenariats sous plusieurs angles intéressants. »

Forum universitaire 2010

La place aux personnes

« Les gens ont participé en grand nombre, ils communiquaient leurs idées, et c'est excellent, estime Lucie Gauthier. Au delà de tout ce qui a été dit sur la formation, beaucoup de choses ont été dites au niveau des valeurs et de la mission. Une des valeurs importantes mentionnées : c'est la dimension humaine; la place faite aux personnes et qui distingue l'UdeS. On voit là une belle sensibilisation et à partir de ça, on a tellement dit qu'on souhaite des actions concrètes que l'on ne peut pas faire autrement que voir des débouchés à cet échange d'idées. »